Deux nouveaux solitaires ont franchi cette nuit la longitude du cap de Bonne-Espérance : Paul Meilhat (SMA) vers 2h00 heure française suivi à 47 minutes par Jérémie Beyou (Maître CoQ). Ils concèdent ainsi deux jours et demi aux deux leaders qui sont désormais au contact depuis le début du week-end puisque Alex Thomson (Hugo Boss) et Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VIII) ne sont séparés que d’une dizaine de milles. Mais en tête, le vent reste très modéré de Nord d’une dizaine de nœuds tout comme pour le troisième Sébastien Josse (Edmond de Rothschild) qui progresse difficilement à moins de dix nœuds de moyenne ce dimanche matin. Ce ralentissement par devant fait donc l’affaire de nombre de poursuivants puisque le nouveau duo entré dans l’océan Indien file bon train à près de 19 nœuds…

En attendant la dépression

Le prochain « indien » sera donc Yann Éliès (Quéguiner-Leucémie Espoir) qui n’est plus qu’à 200 milles de cette ligne fictive : il devrait la franchir en soirée car il est lui-aussi poussé par un bon régime de Nord-Ouest. À noter que ces trois solitaires ont ainsi grappillé près de 200 milles en 24 heures au leaders… Tandis qu’à Cape Town, Vincent Riou (PRB) est arrivé vers minuit suite à son avarie de quille.  La situation est plus confuse pour la troïka qui s’est fait dépasser par le front froid associé à la dépression argentine : Jean Le Cam (Finistère Mer Vent) a été le premier à souffrir de ce décrescendo, puis Thomas Ruyant (Le Souffle du Nord pour le projet Imagine) et Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac) qui ont dû empanner pour replonger vers le Sud-Est. Mais eux-aussi ont pu réduire leur écart aux leaders d’une bonne centaine de milles depuis le début du week-end, tout comme Kito de Pavant (Bastide Otio) 600 milles plus loin.

Mais ce n’est pas du tout le cas pour le gros de la troupe qui navigue contre le vent ! L’anticyclone de Sainte-Hélène se reforme en effet par l’Ouest et va venir couvrir le peloton dans la journée… Dans les grosses chaleurs tropicales et avec une houle formée, le cap de ce groupe de dix solitaires n’est pas très productif : il y a au minimum 350 milles à parcourir vers le Sud pour retrouver le flux d’Ouest qui défile sur le 35°S. Le pack explose donc au gré des grains et des bascules et il y a ce dimanche matin près de 300 milles d’écart Nord-Sud entre le leader du groupe Louis Burton (Bureau Vallée) et Éric Bellion (CommeUnSeulHomme) ! C’est donc une journée très laborieuse et fatigante qui s’annonce pour ces dix marins…