Bouwe Bekking, skipper de Team Brunel :
« C’est un super sentiment ! J’ai toujours dit que c’était mieux d’être chanceux que bon mais nous avons été très bons sur cette étape. Donc c’est génial de la remporter. Et puis, gagner celle-ci est particulier car c’était également une étape où l’on pouvait facilement terminer dernier ! L’équipage a fait un boulot fantastique. On a vraiment mieux navigué que sur la première étape.
Avec ces monotypes, la course est vraiment plus dure. Par le passé, tu pouvais être un peu plus détendu parfois car tu connaissais le potentiel de vitesse de ton bateau. Maintenant, on doit être à fond tout le temps. Dès que tu fais la moindre erreur, tu donnes un réel avantage à tes adversaires. Cela fait monter davantage la pression, spécialement pour les jeunes équipiers. Ils ont parfois du mal à comprendre pourquoi on perd une ou deux places en fonction de variations du vent. Mais ils ont fait aussi un boulot énorme sur cette étape ! »

Charles Caudrelier :
« Nous sommes contents ! Contents de terminer cette longue étape comme cela. Si on m’avait dit au départ que nous serions seconds ici à Abu Dhabi, j’aurais signé tout de suite. Mais pour être honnête, après avoir été en tête, nous sommes forcément un peu déçus. Team Brunel a bénéficié d’un peu plus de pression à un moment et nous a passé. Mais deuxième, c’est une super place. On a rencontré des soucis de rails de GV. Nous avons été un peu chanceux de rencontrer de bonnes conditions pour effectuer la réparation. C’est vrai, nous avons eu les problèmes de safran sur la première étape et là, le rail. La voile est un sport mécanique. Cela fait partie du jeu. Finalement, on s’en est bien sorti et cela n’a pas affecté notre performance ».

Laurent Pagès (Team Brunel) :
« Ca a été une course depuis Cape Town, très serrée, très engagée. On a toujours été à proximité de nos concurrents et on a connu une traversée des zones intertropicales toujours délicate avec peu de vent et, encore une fois, une situation de contact. Ça fait donc 10 jours que l’on est en permanence avec Abu Dhabi ou Dongfeng et c’était encore le cas jusqu’à ce matin. Ils nous ont passé hier soir, on les a repassé ce matin, peu de temps avant l’arrivée. Ça fait du bien car on a le sentiment de mériter cette victoire. On est tous très concentrés jusqu’au bout. Tant qu’on a pas coupé la ligne, on reste très concentrés. Il peut se passer plein de choses. C’est l’état d’esprit du groupe. On essaie d’être sérieux, d’être concentré et de faire le mieux possible. C’est une course qui dure longtemps, 8 mois. Toutes les étapes comptent au même nombre de points mais ce qui est important, c’est de bien démarrer. Ça compte pour l’état d’esprit du groupe, sa confiance et sa capacité à progresser tout au long de la course. »

Ian Walker (Abu Dhabi Ocean Racing) :
« C’est un moment très excitant. (ils naviguent très lentement). On va le faire… doucement mais on va y arriver ! (rires). On va finir par péter les plombs ! Ca a été une étape assez facile, dans des vents relativement faibles mais très longue. Au coude à coude avec les autres. Je mentirais si je ne disais pas qu’on attend maintenant qu’une chose : débarquer de ce bateau. En réalité, les sentiments se mêlent. Il y a deux jours, nous étions devant Dongfeng puis nous sommes passés derrière. Ensuite, nous n’avons jamais réussi à être suffisamment proches pour les dépasser. Les derniers jours ont été assez difficiles. Mais nous finissons 3ème à Abu Dhabi. 1er sur la première étape et 3ème ici, l’équipage est en bonne forme, le bateau va bien aussi.
Evidemment, nous aurions préféré gagner cette étape mais c’était très long, beaucoup de choses pouvaient se passer. Quand tu fais un podium sur une étape comme celle là, tu peux raisonnablement afficher un large sourire à l’arrivée. »